Homoparentalité.

Ce mot recouvre deux définitions totalement différentes :

définition 1 : duo d'hommes ou de femmes, parents d'un enfant.
définition 2 : duo d'hommes ou de femmes, qui, par suite de la recombinaison de familles éduquent un enfant.

On notera dans la seconde définition que la recombinaison familiale ne change rien à la paternité du père et à la maternité de la mère. Il y a juste qu'un autre adulte peut participer à l'éducation de l'enfant. Cela ne peut bien sûr pas se faire au détriment de l'autorité parentale des deux parents (biologiques).

A l'évidence, la première définition est impossible si on appelle "parents" les parents biologiques. En revanche, si l'on prend la définition de "parents" comme les "parents adoptants", la définition est cohérente. Mais comme il existera toujours un autre sexe étant intervenu dans la procréation, il y aura un point aveugle dans la filiation. Cela ouvre donc la voie à des filiations à trois personnes, sauf à refuser de dire le troisième (voire quatrième) "parent" et donc mentir ouvertement. Comme on ne peut nier qu'un homme sera intervenu dans la génération d'un enfant élevé par deux femmes, on constitue alors des "couples à trois" ... On justifierait ainsi une polygamie qu'il sera donc difficile d'interdire à d'autres ! Ne souriez pas ! L'APGL demande ainsi qu'on légalise qu'une famille « est alors composée de deux, trois ou quatre parents, selon le nombre d'adultes impliqués dans le projet d'enfant ».

On voit que ces deux définitions reposent sur le modèle de la filiation soit par l'adoption (la volonté), soit par l'engendrement (l'aspect charnel, matériel). Rien ne permet de trancher entre les deux et ces deux sens doivent coexister, sauf à les distinguer par deux mots.

En tout état de cause, pour l'instant on peut affirmer qu'il n'existe aucune famille homoparentale au sens de la définition 1 puisque l'adoption n'est pas possible pour un duo d'hommes ou de femmes. Même si elle le devenait, le tiers, caché dans le placard ressurgirait un jour ou l'autre.

Le site de l'ADFH propose une définition de l'homoparentalité qui essaie de ne pas trancher entre nos deux définitions : « L'homoparentalité désigne le lien de droit ou de fait qui lie un ou des enfants à un ou deux parents homosexuels ». C'est le statut du concubin du parent (biologique) qui n'est pas précisé. S'il devient parent par son seul concubinage avec l'un des parents (biologique), pourquoi l'autre parent ne perdrait-il pas ce statut ? De toute façon cette association dit clairement qu'elle n'aura de cesse que d'avoir fait légaliser les mères porteuses (« éthiques » bien sûr !). D'ailleurs, l'ADFH reprend à son compte les propos de la porte-parole du gouvernement : « Il est temps de s'affranchir de cette définition naturaliste de la famille.». Ils sont d'ailleurs suffisamment proche du pouvoir politique pour avoir fait modifier le programme de l'Education nationale.

On voit bien cette différence de point de vue entre la vision d'un fondement par la volonté versus par la biologie dans cet article d'un psychanalyste cité par l'ADFH :

Pour faire des enfants, il ne faut plus un pénis, mais du sperme ou une cellule reproductive mâle qui peut s'unir à un ovule, ou une cellule reproductive femelle, c'est-à-dire des moyens autres que l'union hétérosexuelle par pénétration..../...
Chacun sait que l'engendrement n'est pas l'accouplement, qu'il s'agit d'un acte social et non naturel,

On voit d'un côté notre vision qui se fonde (de façon non exclusive) sur l'aspect naturel, charnel et matériel. Et de l'autre côté on voit celle qui se fonde sur l'aspect artificiel, intentionnel, et intellectuel. Ne serait-ce pas la vieille opposition entre l'esprit et la matière ? Sauf que là le camps de la matière est celui des religions (notamment). Cela rappelle la controverse de Valladolid !